De nouvelles recherches scientifiques soutiennent que l’écoute de musique avant de courir permet de mieux se préparer et suggèrent qu’écouter de la musique après une course à pieds peut accélérer la récupération. Ces recherches confirment également les conclusions précédentes selon lesquelles plus on court, moins on tire profit de la musique.
Des chercheurs brésiliens ont testé l’effet de la musique sur 15 coureurs de running avant, pendant et après un contre-la-montre de 5 km sur la piste. Les participants à l’étude couraient depuis un peu moins de cinq ans en moyenne et s’entraînaient en moyenne une heure par jour.
Sommaire
Avant la course
Les chercheurs ont mesuré des éléments tels que l’activité cérébrale, l’excitation et la variabilité du rythme cardiaque avant la course, l’effort et le temps perçus pendant la course, ainsi que l’humeur et la variabilité du rythme cardiaque après la course. Quatre tests ont été réalisés avec de la musique : musique de motivation avant la course (110-150 battements par minute) ; musique lente pour la course (80-100 battements par minute) ; musique rapide pour la course (140-160 battements par minute) ; musique calmante après la course (95-110 battements par minute) ; et aucune musique.
La musique d’avant l’exécution a entraîné une diminution du tonus vagal, qui est un processus cérébral lié au système nerveux autonome, ou involontaire ; le tonus vagal affecte le fonctionnement des organes internes, y compris le cœur. Concrètement, une diminution du tonus vagal signifie que la musique d’avant course a excité les coureurs et, selon les chercheurs, les a mieux préparés pour leur contre-la-montre de 5 km.
Pendant la course
Sur les 5 km, lorsque les coureurs écoutaient de la musique, ils couraient leurs deux premiers tours (sur 12,5) plus vite que lorsqu’ils couraient sans musique. Par la suite, les différences de temps au tour entre la musique et les conditions sans musique ont fortement diminué.
Cette constatation est conforme à des recherches antérieures, qui ont conclu que plus le niveau d’effort est élevé, moins la musique a d’effet sur la performance. Comme le disent les chercheurs, « Au début, les participants étaient affectés par la musique car ils avaient besoin d’un certain temps pour traiter toutes les informations afférentes aux récepteurs périphériques. Dès que le cerveau a réalisé l’intensité de l’exercice, un mécanisme appelé commutation attentionnelle s’est produit en dirigeant l’attention sur les signaux les plus importants ».
En moyenne, les coureurs ont parcouru les 5 km plus rapidement en écoutant de la musique avant et pendant. Les différences de temps n’ont pas été considérées comme statistiquement significatives, mais ce qui est significatif dans un document de recherche et dans le journal de bord d’un coureur peut différer. En l’absence de musique, le temps moyen sur les 5 km était légèrement inférieur à 27:20. Avant la course, il était de 26:45. Lorsque les coureurs ont écouté de la musique rapide pendant le 5 km, leur temps moyen était d’un peu plus de 26:00. Dans ce qui est peut-être un résultat contre-intuitif, le temps moyen le plus rapide, 26:00, a été enregistré lorsque les coureurs ont écouté de la musique lente pendant les 5 km.
Après la course
Lorsque les coureurs ont écouté de la musique après leur 5 km, cela a eu l’effet inverse de la musique d’avant course sur le ton vagal – la musique l’a augmenté par rapport à la non écoute de musique après course. Selon les chercheurs, cela signifie que les systèmes internes des coureurs, y compris le rythme cardiaque, revenaient plus rapidement à la normale. Étant donné que l’objectif des mesures de récupération après la course, telles que l’hydratation, la nutrition et l’exercice en douceur, est d’accélérer le retour du corps à son état d’avant l’entraînement, cette découverte suggère que la musique lente après une course difficile peut aider dans ce processus.
Cette étude prouve une nouvelle fois la place importante de la musique chez l’homme. On connaissait son rôle social ou moral, on découvre désormais son utilité physiologique.